Roberto Robao sur scèneRoberto Robao, d’origine argentine, suit une formation théâtrale et musicale à Buenos Aires. Il s’installe en France à la fin des années 70 et participe à différents groupes de musique et danse latino-américaine en tant que musicien et danseur.

Après la découverte de la musique électroacoustique, il développe une forme d’expression scénique non narrative où la musique, l’espace, le mouvement, la manipulation d’objets et la plastique sont les matériaux sensibles et essentiels pour créer son langage théâtral proche de la performance qu’il nomme « absurde poétique ». La création d’objets et le bricolage électronique sont des facteurs très  importants souvent sources d’inspiration et puissants déclencheurs pour l’imaginaire créatif.

Metteur en scène, comédien et musicien de ses créations, il conçoit et fabrique ses objets, structures sonores et lutherie électronique.

Il a participé à plusieurs festivals de performances et de musique expérimentale en France et en Espagne et comme compositeur sonore pour des créations chorégraphiques et des courts métrages. Il contribue activement à la création contemporaine en tant que musicien improvisateur électroacoustique dans diverses formations.

 

Comment avez-vous découvert cet art ?Roberto Robao en scèneo_2

«  J’étais très jeune quand mes parents ont décidé de m’inscrire dans une école pour enfants où l’on apprenait le théâtre, la musique et les danses traditionnelles argentines. Cela m’a beaucoup plu et j’ai fait du théâtre longtemps. A l’adolescence, j’ai rejeté le théâtre. La seule chose qui m’intéressait était de jouer la musique des Beatles avec ma guitare électrique !
Le temps a passé et mon intérêt pour « les disciplines artistiques » s’est consommé à petit feu. Jeune adulte, j’ai ressenti le besoin de faire à nouveau du théâtre. L’enfant intérieur avait besoin de jouer, de retrouver cette énergie libératrice. Je me suis inscrit au Conservatoire d’Art Dramatique et j’ai retrouvé ce monde unique, fascinant, complexe, pas toujours facile mais nourrissant et je suis toujours dedans. »

Quelles sont vos conditions de travail préférées ?
« Le calme, à n’importe quel moment de la journée, et un espace où je me sens en sécurité : le salon de mon appartement. C’est dans mon salon qu’à lieu la gestation, la construction, la répétition puis la destruction, le recommencement, la déception, les doutes, les espoirs et… Il faut y aller ! Le public est là… Et merde ! »

Quels sont vos styles / artistes préférés ?
« J’ai trouvé une forme scénique qui me correspond et qui me donne une grande liberté créatrice et d’interprétation. Cette forme souple est un canevas d’actions pré-établies structurées dans un ordre précis qui me permet d’improviser musicalement en solo ou sur des séquences enregistrées. Aujourd’hui, on appelle « Performance » ce genre d’expérience et c’est bien. J’aime dire que la mienne est une proposition de théâtre musical.

Quelques artistes que j’admire pour leur créativité : Laurie Anderson, le théâtre de Tadeusz Kantor, la finesse magique de Bob Wilson. Et en musique : les quatuors de Schoenberg , la force intérieure de Piazzolla, l’univers sonore de Hauschka. »

Quel est votre ressenti sur scène?
« La joie d’être là, la jouissance de jouer malgré la peur inévitable, le plaisir de transmettre quelque chose même si on ne sait pas comment elle va être reçue. Mais ça n’a pas d’importance, absolument aucune, face au plaisir de l’action. La scène est un espace sacré, indépendant de sa forme ou de sa dimension. C’est un espace sacré qui se trouve à l’intérieur du soi et qui nous permet d’être à un autre niveau, de vivre une expérience libératrice. La récompense : les applaudissements, et oui ! »

 

Extraits de son parcours  : Roberto Robao en scène

2009- 2010 : Formation de duos avec Patrice Cazelles, poète et performer improvisateur en poésie sonore.

2007-2008 :
« Las Vegas », cabaret électroacoustique magiquement expérimental et poétiquement pataphysique.
Représentations à Naxos Bobine (Paris), Villa Mais d’ici (Aubervilliers), L’Ogresse (Paris)

« Lux computer musica », performance musicale et scénique intégrant gestuelle corporelle, capteurs de lumière et informatique en collaboration avec la plasticienne Meti (à Naxos Bobine, Paris).

« Les Aléatoires », performance pluridisciplinaire autour du geste pictural, du mouvement et de la musique. Avec les participations de la danseuse Anne-Marie Boisvert et de la plasticienne Meti.
Présenté à l’auditorium du Musée D’Orsay, dans le cadre des 20 ans du Musée.

« Rêve de Bambou », concert performance, rencontre entre les matières premières utilisées par l’homme pour la création de sons et les nouvelles technologies.
Représentation à la Librairie En Marge (Paris) et à l’atelier du sculpteur Jean Chazy (Paris).

« Entre deux Clichés », création sonore, comédien et danseur dans le spectacle de théâtre-danse d’Anne-Marie Boisvert autour des univers de Lee Miller et Dora Maar (à la Maison de la Culture, Montmorency).

« Terrain vague », création de la musique originale et acteur pour le court-métrage de Damien Cros.
Présenté à la 5ème édition du festival « Ose ce court » à Bischheim (Octobre 2008), à la 1ère édition du festival de Court-métrage « Hellemmes le cinéma » (Novembre 2008) et à la 8ème édition du festival du film court à Les Pennes Mirabeau (Novembre 2008).

1998-2001 : « Le Cabaret Electroacoustique », « bouffonnerie sonore » présentée au Festival International de musiques expérimentales L.E.M à Barcelone, et Musica y Sinestecia au Museo de Bellas Artes de Madrid.